Hippocrate

Ô Hippocrate !


Mais Caton n’avait pas seulement en haine les philosophes grecs,
Mais avait aussi pour suspects ceux qui faisaient profession de
Médecine à Rome : car il avait ouï ou lu la réponse que fit
Hippocrate quand le roi de Perse l’envoya quérir, et lui offrir
Grosse somme d’argent et d’or, s’il le voulait aller servir, quand
Il jura que jamais il ne servirait aux Barbares, attendu qu’ils étaient
Naturels ennemis des Grecs. Caton affirmait que cela était un serment
Que tous autres médecins juraient semblablement : au moyen de quoi
Il commandait très expressément à son fils de les fuir tous également,
Disant qu’il avait fait un petit traité de médecine, par lequel il guérissait
Ceux de sa maison quand ils étaient malades, et les entretenait quand
Ils étaient en santé. Il ne leur défendait jamais le manger, mais il les
Nourrissait de quelques herbes et de quelques chairs légères, comme
De canes, de palombes et de lièvres ; car telles viandes, disait-il, sont
Bonnes pour les malades et faciles à digérer, excepté qu’elles font songer
Et rêver ceux qui en mangent ; et se vantait qu’avec ce régime-là et cette
Façon de médeciner il s’était toujours maintenu sain quant à lui, et avait
Gardé ses domestiques en santé.

Fait à Neuilly le 30 Mars 2012

Fabrice Duniach

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *