Oh ! si vous saviez

A Bourg Saint Bernard

Il chante sur sa docte lyre des vers comme ceux qu’Apollon
Lui-même module quand il touche de ses doigts sur son
Instrument.
( Properce )


L’ermite Bernard prêchait dans ce bourg,
Ce dont témoigne, à l’autel, la plaque d’amour
A deux pas de ce sanctuaire vit une famille
Qui se dévoue corps et âme, hors toute broutille,
Pour la science médicale, Simone est sage femme
Hubert est médecin, savant et éminemment calme
« C ‘est un bonheur de te revoir avec les enfants ! »
de qui s’agit-il ? Il s‘agit de Sophie, la maman
de l’espiègle Hugo avec son regard noir de jais
il ressemble à Rodrigue ou l’un des bourgeois de Calais
Sophie est douce et calme comme les vents étésiens
Elle est pieuse et vertueuse comme l’empereur Julien
Eric, son époux, ne galvaude pas son courage
Il s’occupe de ses deux enfants sans nul orage
On dîne sous la frondaison du verdoyant jardin
A la Cène, la passion s’organise sans le Malin
Dans cette convivialité, le docteur est Dieu
Il philosophe, apostrophe, avec un air mélodieux
Il aime la musique qui émane des hommes illustres
Sur un fauteuil avec accoudoir, sous le lustre
Il s’adonne à la peinture profane virtuosement
Mais son talent ne s’arrête pas là comme Clément
Il est une âme secrète qui cultive la philanthropie
Et ses soins pour les autres sont une œuvre pie
En effet, sa bibliothèque est garnie de belles lettres
Hugo, Esope, le Coran et les autres sont à la lettre
Saint Hubert a vu un crucifix, lui a vu maintes maternités
Oui ! Il s’appelle Hubert et son nom est voué à la postérité
Il a immortalisé Nougatine, le beau chat ténébreux
Ce discours est vain, mes amis, car le temps est orageux
Au loin, les éclairs déchirent la campagne bucolique
Le bourg tremble et son regard est mélancolique
Simone, sa femme, aime la peinture italienne
Et, collectionneur, Hubert admire l’ancestrale draisienne
On prie les âmes car les nouvelles sont désastreuses
J’entr’aperçois une larme qui coule sur sa joue osseuse
Hubert est ému et nos deux esprits sont conjoints
Je lui dit : un jour l’âme du corps se disjoint !
Moi, j’écris ces vers de tendresse en toute liberté
Et l’enfant fait entendre sa voix avec tonalité
L’ermite du bourg a laissé une trace indélébile
Et Hubert me sermonne avec un art volubile
Car la science médicale est savante et éclairée
Et, Hubert se soucie de son ami et du monde éthéré.

Fait à Paris le 9 Nov. 2000

Fabrice Duniach

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *